À CHACUN SA RUCHE : FAIRE SES COURSES À L'ÉCHELLE LOCALE
Grâce à internet, le système classique de consommation est contournable en nous mettant directement en contact avec des fermiers passionnés.
L'avènement du capitalisme, en plus de toutes les nouvelles possibilités, a également amené avec lui de nouvelles contraintes : les entreprises sont condamnées à produire plus, moins cher, et à maximiser les profits. Cet acharnement financier a engendré un désintéressement graduel de la part de la classe dirigeante envers leurs produits, ne les limitant plus qu’à un chiffre sur une étiquette. Le domaine de l’alimentaire est pourtant bien plus que cela ; des saveurs authentiques qui, combinées audacieusement, créent des surprises dans les cuisines des grands chefs, à l’amour du travail bien fait du paysan en fin de journée. Les géants du circuit de la consommation de masse (Delhaize, Colruyt, Carrefour, Auchamp, etc) nous ont malheureusement coupé de tout cela. La plupart d’entre nous ne sont plus vus comme de simples consommateurs. On pourrait croire que l’amour de la bonne chair a fait long feu.
« On peut désormais rentrer facilement en contact avec les fermiers pour acheter leurs produits en ligne directe »
Une nouvelle manière de consommer fait néanmoins son apparition. Grâce à internet, des aspects comme la qualité des produits, leur provenance, ainsi que le procédé de fabrication (qui conditionne l’impact sur l’environnement) ne passent plus inaperçus. On peut désormais rentrer facilement en contact avec les fermiers pour acheter leurs produits en ligne directe. Le procédé n’est pas nouveau, et est notamment connu sous la forme des paniers bio. Une alternative plus simple, plus facile d’utilisation et plus flexible fait son avancée : « La Ruche Qui Dit Oui ».
La Ruche Qui Dit Oui, qu’est-ce ?
Une ruche est un point de rencontre entre les consommateurs et les fermiers, mis sur pied par un particulier. Celui-ci contacte plusieurs producteurs dans un rayon de 250 km, et établit ainsi une liste des produits potentiels. Sur une base fixe (deux à quatre fois par mois), les abeilles sont appelées à choisir les produits qui les intéressent. Une fois un minimum de commandes obtenues, celles-ci sont validées !
Comment ça fonctionne ?
Passer commande est simple comme bonjour : après s’être affilié dans la ruche la plus proche de chez vous, il suffit de choisir parmi la variété d’articles : des basiques (pain, œufs, lait, fromage) aux plats préparés, viande et légumes bio, il y en a pour tous les goûts. Des boissons alcoolisées ainsi que des produits de beauté faite main font également des apparitions régulières.
Une fois la commande passée, il faut attendre le jour de distribution (fixe, avec un horaire établi pour satisfaire un maximum de gens). Un délai de 3 jours est généralement observé entre l’achat et le retrait, et ce afin de faciliter la logistique pour les différents producteurs. La veille de la distribution, on reçoit une confirmation de la commande finale : il arrive que quelques produits ne soient pas livrés ; le quota n’ayant pas été atteint. La carte de crédit est également débitée dans la soirée.

Combien ça coûte ?
La réponse est simple : pas plus cher qu’en grande surface. Les avantages sont néanmoins nombreux, notamment la qualité des produits qui est largement plus élevée. De manière plus précise, le prix final est subdivisé en trois grandes parties : 79% vont au producteur, 15,8% à la ruche (logistique, etc), le reste étant payé à l’Etat sous forme de TVA (pour plus d’explications de la part de la Ruche même, cliquez ici). Le petit plus : contrairement aux paniers bio, il n’y a pas d’engagement à long terme et aucune obligation d’achat, on peut tout autant faire ses courses chaque semaine qu’une seule fois tous les deux mois!

Différence de répartition entre le système de consommation classique et celui de la Ruche Qui Dit Oui
Les avantages de cette nouvelle révolution sont nombreuses : il y a notamment le contact direct avec les producteurs, ces derniers y gagnent financièrement, et les consommateurs sont conquis par rapport à la transparence du produit. Simple et efficace, la coopération fructueuse entre citoyens et fermiers permet de faire face au système intimidant de la grande distribution alimentaire. L’intérêt général démontre bien qu’il ne s’agit plus d’un simple besoin de survie mais aussi d’un mode de vie conscient et sain tout en étant en accord avec son environnement.
Emmeline Evereart