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« Three billboards outside Ebbing, Missouri » - le grand gagnant des Golden Globes

Trois panneaux d'affichage brisés se trouvent au long d'une route isolée qui nous mène à un trou perdu au Missouri. Mildred Hayes (interprété par Frances McDormand) entre dans le bureau d'une société de location de publicité locale. Avec ce qui lui reste comme argent, elle loue ces trois tableaux pendant un mois. Le message : “Violée pendant qu'elle est morte. Et pourtant pas d'arrestations. Y a-t-il autre chose, shérif Willoughby?”

‘Three billboards outside Ebbing, Missouri’ a été le grand gagnant des Golden Globes, et surtout favori des Oscars. Cependant le succès est mérité. Le film est une tragédie comique retraçant le portrait de l'Amérique contemporaine, avec des dialogues troublant de vérité.

Le réalisateur Martin McDonagh, irlandais de renommée internationale, est surtout connu pour ses pièces de théâtre. Il n'a encore réalisé que deux films : In Bruges (2008) Seven Psychopaths (2013). Qui aurait pu croire qu’un réalisateur qui n’a sorti que deux films, soit à l’origine d’un tel chef-d’œuvre ?

McDonagh et ses acteurs essayent de faire passer un message censé être moraliste. Une mère endeuillée et célibataire qui essaye de faire bouger la police laxiste, avec des moyens peu orthodoxes, pour obtenir plus d'initiative concernant l’enquête sur le meurtre : c'est déjà un bon point de départ. Le film ne s’agit pas seulement de résoudre le meurtre, mais dresse une étude de caractère d’une ville américaine et ses habitants. C’est une histoire sur le deuil, la colère, la haine et le traitement du chagrin.

Pendant son film, le réalisateur ne nous met pas sur la mauvaise voie avec une intrigue farfelue, mais avec un aperçu de ses personnages extraordinaire. Beaux rôles de soutien et un triplet inaperçu de protagonistes.

L'incomparable McDormand livre la troisième interprétation emblématique de sa carrière en tant que Mildred. Une femme décente qui, par tristesse et désespoir, recourt à des moyens pas toujours décents. Elle est dure envers elle-même et les autres. Sa langue est aussi tranchante qu’un glaive. Les émotions, elle les rejette, car elles lui emboiteraient le pas au cours de sa mission.

L’autre protagoniste, un shérif joué par Woody Harrelson. Il joue également l'un des meilleurs rôles da sa carrière. Le ridicule Willoughby n'est pas le pire, juste un homme de famille et un pragmatiste particulièrement brutal : « Que veux-tu que je fasse ?», répond-il quand Mildred lui reproche que son personnel travaille plus à frapper les Noirs qu'à mener un travail policier sérieux. Willoughby répond : “ Renvoyer ceux qui ont des jugements vaguement racistes ? Cela me fera en garder trois et ils seront contre les homosexuels…”

McDonagh réussit à construire des dialogues brillamment construits et réalistes. Il jongle avec les changements de ton et de genre et donne le message le plus important pour ces temps polarisants : la compréhension du semblable faillible.


 
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