LA STRATÉGIE DE LA TERREUR
Les djihadistes réussissent leur propagande via les réseaux sociaux en recrutant des jeunes occidentaux. Mais est-ce que cette forme de marketing atteint réellement son ROI ?
Depuis la diffusion de la vidéo par les djihadistes de la décapitation de plusieurs otages, publiée sur internet le dimanche 16 novembre, on ne parle plus que de lui ; Maxime Hauchard, un jeune français de 22 ans est identifié sur la vidéo. Les médias interviewent des voisins incrédules, filment leur quartiers, racontent leurs vies et créent carrément des feuilletons sur ces jeunes occidentaux partis pour mener une guerre qui, à priori, ne les concerne pas. « Cette vidéo, s'il n'y avait pas eu de Français dedans, on n'en aurait pas plus parlé en France » explique David Thomson, journaliste à RFI et auteur de l'ouvrage Les Français djihadistes. « L'EI sait très bien cela. Il sait que prendre un Français va décupler l'impact médiatique et psychologique en France. » Il s’agit ici d’une réelle stratégie de terreur médiatique. Les djihadistes savent très bien comment s’y prendre pour leur marketing.
L’article du journal Le Monde explique que « le recrutement est viral et se fait à 91 % sur Internet, par les réseaux sociaux et la diffusion de vidéos. Il ne s'agit pas tant des clips de propagande ultraviolents de l'EI – qui mettent en scène des guerriers tout-puissants, mais des vidéos plus subtilement chargées d'images subliminales. » Le jeune français, Maxime Hauchard, avait également créé une page facebook ou il exprimait ses convictions.
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Mais pourquoi ces jeunes occidentaux se mettent à combattre pour le djihad en Syrie ? Il n’y a bien évidemment pas qu’une raison et, il ne semblerait, plus de profil type non plus. Il est vrai que la société occidentale n’a plus de repères ; on ne croit plus aux religions, il n’y a plus de pudeur dans la sexualité, les relations homme-femme n’ont pas de normes, sans mentionner la dépénalisation de l’inceste pour les majeurs consentants, l’avortement, l’euthanasie etc…
C’est difficile pour les jeunes de la génération Y de s’identifier à la communauté si celle-ci est en manque d’idéologies fortes. Nous savons tous que les réseaux sociaux ne renforcent pas les liens humains mais sont plutôt la cause de la solitude. Peut-être que notre génération, qui ne connait pas la guerre, a simplement besoin de se battre ? La guerre apporte une sensation d’appartenance et de patriotisme, un but dans la recherche de la victoire.
La réalité est paradoxale; comment une guerre manieras peut-elle soutenir une croyance religieuse ? C’est regrettable car initialement toutes les religions sont bonnes. La stratégie de la terreur des djihadistes fonctionne grâce à la viralité des informations de leur propagande au niveau international. Mais est-ce que cette forme de marketing atteint vraiment son ROI ? Certes on en parle, et ils arrivent à recruter des jeunes pour combattre en Syrie. Par contre, pour la majorité de leurs confrères musulmans, ils polluent une religion qui est honorable. Les femmes voilées et les hommes qui portent une barbe se font voir comme des terroristes. Le monde ne sait même plus que les arabes sont un pourcentage minoritaire de musulmans car on fait l’amalgame. Mais ou commencer la remise en question ?
Caroline Goffin
