EDITO - LA POLEMIQUE GRANDISSANTE AUTOUR DE "LEVIATHAN" EN RUSSIE
- ecsmaster360
- 31 janv. 2015
- 2 min de lecture
Le film du réalisateur russe Andreï Zviaguintsev a déjà créé d’intenses discussions avant même d’être diffusé en Russie.

Après avoir reçu des prix aux Festival de Cannes, de Londres ainsi que le Golden Globe du meilleur film en langue étrangère, il ne manque à "Léviathan" que d’être reconnu à sa juste valeur par son pays d’origine.
Il est probable que cela n'arrive jamais tant il a déclenché une tempête médiatique et une vague d'incompréhension avant de sortir sur grand écran. Pour une fois les chaines russes ne se précipitent pas de montrer la réussite d’un artiste russe sur la scène internationale comme habituellement. Dans l’Empire Russe on préfère mettre en avant des nouvelles plus consensuelles que cela, telles que présenter les candidats qui vont représenter le pays au prochain concours de l’Eurovision. Gagner un Golden Globes pour la deuxième fois seulement dans l’histoire du cinéma russe, est un fait passé presque inaperçu. Léviathan est pourtant là, dans les cerveaux, dans les esprits.
J’ai fait partie des chanceux qui ont pu voir ce véritable chef-d’oeuvre. C’est du vrai Cinéma avec une majuscule, marquant et frappant à la fois… Andreï Zviaguintsev nous présente la Russie telle qu'elle est, sans pitié et sans frontières. Même si le portrait général peut paraître extrême, la vérité n’est pas loin. Le personnage principal se livre à une lutte contre la machine du pouvoir. Le paysage vide et somptueux de la mer de Barents souligne encore plus la tragédie de la société russe dans cette bataille désespérée. Le réalisateur nous pousse à nous demander jusqu'où un homme peut aller dans son désir de pouvoir et d'argent… Quel est le prix de la vie d’un être humain quand la puissante église orthodoxe se range du coté de la corruption et de l’injustice ?
Tout au long du film j’ai souffert avec le peuple russe, avec ceux qui n’ont pas perdu leur liberté et santé d’esprit face à une réalité tellement sévère. J’espère qu’un jour l’Etat russe deviendra un État défendant les droits de l’homme et que les films d’auteur comme « Léviathan » y seront applaudis.
Tatiana Aschehoug
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