EDITO - L'EPIPHANIE DE MADAME LE PEN

Je n’ai pas l’habitude de me lancer dans des débats ayant comme sujet la religion, les libertés ou l’immigration. La plupart du temps, ils tendent à se transformer dans des discussions infinies qui perdent à la fin toute trace d’objectivité quant à la conclusion. Pourtant il m’est impossible de ne pas remarquer la vague d’hypocrisie qui a accaparé l’Europe, dans sa totalité, depuis ces regrettables attentats à Paris, de la semaine passée.

Les personnes atteintes par cette vague, on peut en citer des milliers. Mais, à mon avis, le cas le plus frappant c’est le discours de Marine Le Pen, juste après les évènements, qui semble avoir eu une épiphanie. Si avant les tristes faits, les musulmans étaient tous des arabes immigrés, elle a maintenant réussi à sceller ces derniers en plusieurs classes, marquant la différence entre « ceux qui commettent des crimes au nom de l’islamisme radical » et les musulmans « attachés à nos valeurs », cette distinction lui étant impossible à faire quelques mois auparavant. Elle déclare désormais que « nous sommes tous unis, Français, quelques soient nos origines », alors que dans les autres discours précédant celui-ci « la citoyenneté était acquise de naissance plus qu’elle ne se méritait » et elle plaidait pour un gel du processus de naturalisation.

Même si, j’aimerais bien croire que la mort de Ahmed, le policier musulman exécuté par les frères Kouachi, a réveillé le coté tolérant et idéaliste de Madame Le Pen, mon caractère pessimiste m’impose à réfléchir aux aspects plus pratiques. Et de considérer ce discours comme étant le début de la campagne présidentielle de 2017, quand la candidate FN devra s’approprier aussi l’électorat musulman si elle compte arriver au moins au deuxième tour.

Florin Ovidiu Ilioaia.

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