France : les fumeurs de nouveau lésés en 2016
Le tabac, bientôt une denrée rare !
C’est dans le cadre de la première lecture de l’examen du budget de l’Etat de 2016, que l’Assemblée Nationale a prévu d’interdire la vente de tabac dans certains lieux.
En effet, ce vendredi 13 novembre, les élus français ont voté l’exclusivité. Après l’interdiction de fumer dans les lieux publics, les augmentations monstrueuses de tarifs, voilà la dernière mesure de l’Etat pour agacer les fumeurs : les bars et discothèques, entres autres, ne seront plus autorisés à vendre du tabac.
Favoriser les buralistes
Quoi de plus légitime que de prôner la solidarité ? C’est ce que laissent entendre l’accord des députés sur les amendements portés en ce sens par les élus socialistes Michèle Delaunay et Frédéric Barbier. Toutefois, si d’un premier abord la cause semble noble, nous ne sommes pas si naïfs. Rappelons-le, en France la taxe sur le tabac est soumise à des droits d’accise. L’accise est une taxe portant sur la quantité et non sur la valeur du produit. Elle est perçue par la douane -il s’agirait notamment d’une des plus anciennes sources de revenus des gouvernements du monde entier, mais bref-. Ce qu’il faut donc retenir est la chose suivante ; en diminuant les points de ventes, l’Etat français amènera forcément les buralistes à acheter du tabac en plus grosse quantité. Donc, selon l’accise, l’Etat percevra autant de fois plus son pourcentage que de quantité ajoutée par le buraliste. Encore une fois l’Etat est le grand gagnant. Bel exemple de solidarité !
Protéger les jeunes
« Réduire l’accessibilité de la vente de tabac dans certains endroits fréquentés par les jeunes : boîtes de nuit, clubs, brasseries et restaurants » voilà ce qu’en tire de positif une députée de Gironde. Si cela est exact, elle ne prend pas en compte certains effets collatéraux… Ce qui ne semble toujours avoir été compris en 9 ans -depuis le fameux décret no 2006-1386 du 15 novembre 2006 fixant l’interdiction de fumer dans les lieux publics- c’est que le simple fait de les limiter n’arrête pas les jeunes français à consommer ! Déterminés, ils seront alors contraints de multiplier leurs allers-retours. Et oui, la brasserie du village n’offrant plus ce service il faudra se rendre en ville. Et n’abordons même pas celui dont le paquet se videra au beau milieu de sa soirée en boîte, à qui il tiendra plus qu’à n’importe qui d’aller s’en procurer un neuf en pleine nuit… Vous aurez compris : mission impossible ! Et quand on ne peut plus fumer, on compense par autre chose. Mais c’est bien connu, les discothèques leur proposeront de la pâte à mâcher !

Contrer les réseaux illégaux
Selon un député du Doubs, la mesure sera « une garantie supplémentaire contre le fléau que constitue le commerce parallèle du tabac, qui concerne 6 à 22,5% du marché en France». -Si vous avez des informations sur le parachute utilisé par cet élu, merci de prévenir la rédaction !- La France étant un des pays avec le plus grand nombre de fumeurs au monde, dont le cannabis, créer de nouveaux réseaux paraît effectivement difficile à imaginer. Plus loin dans son discours, l’élu Doubiste dévoile un peu plus sa réelle position puisqu’il ajoute que ce « fléau nous prive de recettes fiscales et ampute le chiffre d'affaire des buralistes ». -Retour à la solidarité !- Heureusement, le secrétaire d'Etat au Budget Christian Eckert a fait valoir, pour sa part, que les points de revente concernés par l'amendement étaient aujourd'hui « obligés de vendre plus cher » et a jugé qu'il était « à prévoir que ceci pourrait éventuellement conduire à développer et à favoriser les achats illégaux ». De plus, « je ne crois pas savoir [que cet amendement ai] été demandé par les buralistes » a-t-il ajouté. -Merci !-
Bilan : Après les grandes plantations illégales de cannabis, ce sont celles de tabac qui vont exploser ! Et quand tout le pays fumera le cigare artisanal, c’est Cuba qui leur tombera dessus ! Franchement, plutôt que d’arrêter de fumer, la meilleure solution reste encore de déménager.